Nous gardons tous des jeux cultes de notre enfance une image, une sensation qui ne s’altère jamais et perdure à travers les années. Et dans mon cas, Eric Cantona Football Challenge ne déroge pas à cette règle. Quand je repense à ce jeu, ce qui me vient en tête, c’est avant tout une musique, la musique d’introduction. Le genre à s’insinuer sournoisement dans votre cerveau et y rester pendant des heures, le genre de mélodie que vous avez en tête le matin en vous réveillant, sans raison valable. Une espèce de musique de fanfare complètement kitsch, agaçante même, mais que pourtant je ne peux m’empêcher d’aimer, de réécouter et de fredonner avec nostalgie, et qui me fera frissonner pendant des années encore.
(intro de la version UK du jeu, identique à la version FR, mais nommée Striker)
Ce jeu (de foot, vous l’aurez certainement compris vu son nom), je l’ai découvert pour la première fois vers la fin de l’année 1993 dans le magazine Super Power, et ce alors que je ne possédais pas encore de Super Nintendo. Ce manque étant comblé au Noël suivant (voir ici), Eric « je ne fait que de la figuration pour la jaquette » Cantona Football Challenge a donc fait partie de mes tout premiers jeux sur cette console. Le désastre de France-Bulgarie et Emil Kostadinov étant entre temps passés par là, autant vous dire que j’étais pressé d’en découdre virtuellement et de réécrire l’histoire !
C’est bien beau tout ça mais venons-en aux faits… Qu’est-ce qu’il a dans le ventre ce jeu ?
Ils auraient au moins pu faire l’effort de mettre Canto sur l’écran titre !!!
Ooh ! Aah ! Cantona !
Tout d’abord, les modes de jeu proposés sont aussi complets (et même plus) que l’on pouvait l’espérer en 1993 avec matches amicaux, coupes, championnats (« sauvegardables » grâce à d’abominables mots de passe), séances de tirs aux but, entrainement, foot en salle et personnalisation d’équipes. Les équipes proposées sont uniquement des sélections nationales mais leur grand nombre (64) laisse tout de même d’innombrables possibilités (dont celle de se venger des Bulgares…).
La personnalisation des équipes quant à elle permet de changer le nom des joueurs (les effectifs sont de base plutôt respectés, à quelques exotismes près, avec par exemple Pelé en équipe de France), leurs caractéristiques et les couleurs des maillots mais elle reste plutôt limitée dans la mesure où les modifications apportées ne sont pas sauvegardables à l’arrêt de la console. Cependant je ne manquais pas de m’amuser à faire s’affronter des équipes composées de joueurs d’Olive et Tom ou de l’Ecole des Champions !
Si on est maso on peut même créer Benzema, Ribéry & co…
Parmi ces modes de jeu, je sûr que vous aurez remarqué une petite originalité : le foot en salle. Dans ce mode de jeu le gameplay est légèrement modifié puisqu’ici le ballon ne peut sortir hors des limites du terrain (dont la taille est très restreinte par ailleurs). Libre à nous donc de jouer de ces rebonds contre les murs pour dribbler les joueurs adverses ou pour mettre complètement dans le vent le gardien !
C’est un passement de jambes, sur le beat je flambe
Pour en venir au jeu à proprement parler, les matches se déroulent dans une vue verticale, la prise en main est très agréable, avec une animation très fluide et une palette de mouvements classique mais efficace (tacles, passes à ras de terre, passes en l’air, tirs, têtes et même retournés acrobatiques, …). Quelques bémols cependant, avec des graphismes tout juste corrects (on est bien loin de ISS) et une certaine impression que les joueurs glissent sur le terrain. Pas vraiment de quoi fouetter un chat puisque cela n’entache en rien le plaisir de jeu.
Mais à mon sens un des gros points forts du jeu est son ambiance sonore, avec les coups de sifflet de l’arbitre, le bruit si caractéristique des ballons qui rebondissent sur les poteaux, le public qui fait résonner les cornes de brumes, réagit aux situations dangereuses, aux tacles assassins et qui acclame l’équipe qui vient de marquer un but. Bref on s’y croirait !
Je voudrais aussi noter un bug amusant, ou plutôt une grosse bizarrerie dans le gameplay… puisque les possibilités pour marquer des buts varient selon si l’on attaque en haut ou en bas de l’écran… Je m’explique : en attaquant vers le bas, si l’on se met dans la bonne position à l’entrée de la surface et que l’on appuie sur le bouton de tir, la balle viendra se loger dans la lucarne. En revanche, pour reproduire le même schéma en attaquant vers le haut de l’écran, c’est le bouton de passe en l’air qu’il faut utiliser et non le bouton de tir, sans quoi la balle risque de partir trop haut. Concrètement, les cages sont plus grandes en bas de l’écran qu’en haut…
Je m’y suis réessayé récemment et comme par magie les automatismes et techniques d’antan sont revenus instinctivement (tirs à effet, tirs sur le poteau pour mettre hors de position le gardien et marquer dans le but vide, …). Vous aurez certainement compris où je veux en venir, Eric Cantona Football Challenge est un jeu très complet et très fun sur lequel j’ai usé mon paddle pendant d’innombrables heures et j’espère avoir donné envie à ceux qui ne le connaissent pas encore de l’essayer… Pour les autres, fredonnez avec moi… la la lalala lalalalalala…
Le King…
– Yashide – https://twitter.com/lardon_83
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