Souvenirs de gamers frustrés N°12 : Another World sur Megadrive

melkiok Par Melkiok

Bonjour à tous,

Pour faire suite à mon article évoquant mon rendez-vous videoludique manqué avec l’ami Chakan, j’avais teasé l’acquisition d’un autre jeu autrement plus acclamé à l’époque et ayant acquis une résonnance culte avec les années (ça n’est pas pour rien que nous l’avons choisi comme identité du Blog) : j’appelle à la barre Another World !

Comme expliqué précedemment après avoir perdu quelques points de santé mentale sur l’extrême difficulté des aventures torturées de Chakan je décidais qu’il était plus que temps de passer au second titre qui invitait autrement plus au voyage et à la sérénité avec sa jaquette énigmatique : Une Bête féroce, un humanoide à la peau blafarde et le héros faisant face à l’immensité d’un « autre monde ».

La génèse de ce monument a été déja maintes fois contée je ne vous ferais pas donc l’affront de vous proposer une rétrospective détaillée de la conception du jeu.
Le site officiel du jeu le fait très bien ici d’ailleurs : https://www.anotherworld.fr/another_world.htm

La vraie révolution fut apportée selon moi par les innovations suivantes :

– La mise en scène cinématographique (Intro, Cut-Scenes des moments clés)
– Technique d’animation inédite et gap avec les ancêtres Karateka & Prince of Persia (ouvrant la porte à des jeux comme FlashBack et Heart of Darkness)
– Pas de HUD à l’écran place aux personnages et à l’intrigue (comprendre barre de vie, munitions ou inventaire)

Je me souviens très bien de ma première partie (et pourtant c’était il y a 24 ans…) et ça tombait pile poil avec l’atmopshère introduite par la cinématique. C’était un soir d’orage 🙂

33466-out-of-this-world-genesis-screenshot-european-title-of-theEt je m’en vais de ce pas vous la compter…

En quelques plans fixes polygonés (diantre de la 3D sur Megadrive !) on se retrouve sans peine dans la peau de ce cher Lester, apprentit sorcier dans son labo.
A peine a t-on le temps de capter ce qui se passe à l’écran que sans coup férir on est téléporté au fond d’un immense bassin (?).
Je n’ai même pas le temps de réagir manette en main que je crêve aussi sec, entrainé dans les limbes par un sombre tentacule (surement une belle référence à Chtulu comme c’était souvent le cas à l’époque dans la production française cf Prisoner of Ice ou encore Alone in the Dark).
Le ton est posé on est dans le Die and Retry pur souche il ne va pas falloir cligner trop des yeux !

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Euh c’est quoi ça au fond ?

J’émerge doucement des eaux et me dirige doucement vers le tableau suivant, pas de scrolling ici on est dans une progression écran par écran.

Donc bon après avoir été cueilli à froid par le coup de la piscine mal fréquentée je suis sur le qui-vive, les sens en alerte et tout et tout et…WHAT c’est une limace vient de me buter en un clin d’oeil la ?

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Saloperies !

Hostile la nature…

BON qu’à cela ne tienne je ne me démobilise pas je sautille prudemment parmi ces sortent de boudins venimeux pour ne pas me prendre à nouveau me prendre un coup de dard mortel.
OUF épreuve passée je suis tranquille…WHAT une bête féroce se dresse devant moi me barrant le passage !

bete

Bien avant le coup de flippe des chiens de Resident Evil…

Une course poursuite effrénée s’ensuit en sens inverse jusqu’a aboutir à ce que je pense être au début un cul de sac le temps de comprendre, je me fais mettre en pièce par cette Baguerra démoniaque…Damned.

Retry…Oh mais attend y a pas une sorte de liane au bout de cette corniche…et si…?

31583-out-of-this-world-amiga-screenshot-tricking-the-beast-but-forBingo je m’accroche contourne le danger fonce à nouveau dans l’autre sens et je tombe nez à nez sur deux balaises encapuchonnés qui dessoudent sans ménagement (espèce protégée ?) le gros chat méchant à mes trousses. Bon devant toute cette hostilité notoire j’entrevois enfin une bulle de bienveillance…euh à mais non en fait moi aussi je me prend un rayon laser en pleine tronche.

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Dans à peine 3 secondes on me tirera dessus sans ménagement

Clap de fin sur cette première sequence de jeu magistrale, petit bijou de rythme et de mise en scène !

A l’époque je me dis alors que si l’ensemble du jeu est sur le même tempo et la même qualité dans l’implication du joueur je tiens là une des mes meilleures expériences JV…Bon évidement vu la catégorie de l’article vous vous doutez bien que je vais rapidement déchanter ! J’ai pourtant continué d’y croire car la suite immédiate de l’aventure est tout aussi réussie mine de rien.

Le fait de participer à une évasion haletante ainsi que de trouver un allié dans cet océan de solitude en la personne d’un autochtone visiblement persona non grata embale encore plus le récit et me scotche à ma manette.
De plus la fuite n’est plus la seule option et le gameplay s’enrichit puisqu’on met la main sur une espèce de flingue du futur servant aussi bien à la défense qu’a l’attaque.

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Le gameplay adopté lors des Gunfights est très original

Je franchis encore quelques écrans avec toujours le même entrain mais rapidement les choses se gâtent et on se rend compte que la belle fluidité ludique qui faisait illusion jusque là ne va pas durer.
En effet notre logique et nos réflexes commencent à être soumis à rude épreuve et pour moi le point de non retour est atteint dès la scène 4 (le jeu en comporte 8 au total).

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Le début des ennuis…

Intitulé « Les Cavernes » on sent très nettement que l’ami Chahi a voulu corser l’affaire
Eboulements à gogo,vils tentacules prêts à nous faire un sort, sauts au millimètre…Pfiou c’est à limite d’une sorte de Dragon’s lair déguisé tant le timing devient ultra décisif sur chaque action. On se perd dans ce dédale de grottes et le côté Die & Retry que je ressens comme castrateur et rébarbatif finit par devenir trop pesant pour mes frêles épaules de Gamer.

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Le bon résumé de la fin de mon expérience sur le jeu

C’est donc avec regrets (l’univers m’attrirait tellement !) que je finis par remisé l’air de rien aux côtés de l’affreux Chakan ce cher Another World.
Je me souviens encore de ma mère me demander
« Alors ils sont bien les jeux qu’on a acheté ? »
« Euh Maman comment te dire…DONT ASK »

Bon la version HD ci-dessus est sympa mais quelle ne fut pas ma surprise en découvrant pour le besoin de cet article la version 3DO . Ce portage est totalement retravaillé et visuellement absolument enchanteur !

Difficile à expliqué mais malgré ma maigre progression dans cette aventure ce jeu m’a profondément marqué et je conserve une nostalgie particulière pour cet « autre monde ».
Et puis il à ouvert la porte à un certain type de narration qui d’ailleurs permit la naissance d’un titre qui pour moi fut l’une de mes plus belles et chavirante expérience sur Megadrive à savoir FlashBack…mais j’anticipe déja sur un futur article…;-)

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– Melkiok – https://twitter.com/melkiok

3 réflexions au sujet de « Souvenirs de gamers frustrés N°12 : Another World sur Megadrive »

  1. Haaa, le bel article ! Et ce qu’on oublie souvent, c’est que ce jeu tenait sur une disquette, soit 1,44 Mo pour la version PC. Rien du tout quoi !!!
    Je suis tout à fait d’accord sur la difficulté pénible et rebutante du jeu (déjà l’épisode des boudins noirs du début prête à frustration), et ce notamment à partir du chapitre 4. Je jouais à ce jeu en vacances chez mon oncle et il m’a fallu plusieurs mois pour piger la façon dont il fallait passer ce niveau… en fait, c’est un puzzle géant dont on met du temps à saisir la globalité, car il y a un ordre d’actions précis a effectuer. Ce que j’aime bien, c’est qu’on sent une présence (a priori celle du programmeur) derrière, qui pousse le « deux ex machina » à l’extrême, ce qui est chose rare dans un jeu vidéo. Le problème principal venant effectivement de ces pièges très pénibles qui en appellent aux réflexes, tout ça afin de renforcer la durée de vie de ce jeu finalement très court.
    Ceci dit, passé cet affreux stage 4 des plus claustrophobes (je crois en avoir fait des cauchemars), on retrouve à nouveau des passages grandioses, comme celui où l’on se retrouve à se battre à un contre dix au bout d’un couloir, celui où on libère toutes les créatures noires enfermées, ou bien celui où on active l’espèce de vaisseau éjectable dans l’arène.
    Mais pour en revenir à la difficulté, il faut quand même faire honneur à la jouabilité sans faille du titre, rien à voir avec la suite toute pourrie, Heart of the Alien sur Mega CD, qui m’a rendu dingue au bout d’un quart d’heure (jeu chroniqué également à grands cris de rage par le Joueur du Grenier il y a quelques années mais je n’ai pas réussi à retrouver le lien vers sa vidéo) !

  2. Mes souvenirs du début de ce jeu sont assez similaires aux tiens! 😀
    J’ai acheté la version anniversaire il y a quelques temps sur Steam et chez moi elle est honteusement instable, plantant extrêmement souvent… Ajouté au côté die & retry, ça rend le jeu excessivement pénible! Dommage car comme toi il m’avait beaucoup marqué et je me faisais une joie de m’y replonger 😥

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