Parce que la vie n’est pas faite que de bons moments de plénitude JV il y a aussi des choix qui nous plongeaient dans un certain désespoir ludique.
C’est donc l’objet de ces articles des Gamer Frustrés.
Et je m’en vais vous conter aujourd’hui le jour où j’ai acquis un des fleurons des éditions Origin des années 90 : Je veux bien sur parlé de la saga Ultima et plus particulièrement du 8ème opus susnommé Pagan !
Un bref historique tout d’abord car d’où vient cette saga Ultima ? Eh bien pour faire simple et concis c’est ce cher Richard Garriot qui mis en place cette pépite du RPG de l’ère PC.
Tout d’abord avec l’opus initial débarquant en 1981 qui n’était rien d’autre que l’un des premiers jeux de rôle informatiques et le tout premier à utiliser des cases pour représenter l’univers arpenté.


Par la suite avec les évolutions techniques et de gameplay le jeu se mue en une référence du jeu de rôle PC.
Mine de rien cette série va s’étaler sur une vingtaine d’année avec pas moins de 9 opus !
Bref à force de compulser Joystick et de tomber sur ces tests de jeu de rôle velu pour nerd barbus, qui plus est tout en anglais, le désir de m’y frotter grandit peu à peu.
On loue l’évasion offert par les lieux visités et les multiples possibilités s’offrant à nous et qui bien avant les mondes ouverts que l’on connait maintenant permettaient vraiment de se fabriquer sa propre aventure !
A l’époque je n’avais à mon actif que des jeux au gameplay très dirigiste et ne prodiguant que peu souplesse quant à l’exploration et le vertige que pouvait procurer le monde de Britannia.
Celui qui s’en rapprocha le plus est finalement Lands of Lore et je perdis bien vite pied dans les dédales de ce sublime Dungeon Crawler…


ENFIN bref courageux mais pas téméraire j’attends finalement que l’opus sorti en 1994 à savoir Ultima VIII The Pagan (qui se récolta un beau 93 dans le test de Joystick d’Avril 1994) passe en game Budget comme c’était souvent le cas à l’époque après environ 2 ans de bons et loyaux services dans les linéaires.
OUI bon ok les sublimes BIG BOX se paraient d’une refonte peu heureuse en terme de design MAIS la somme demandée était du coup souvent divisée par 3 :).
Un jour de 1996 dirais-je donc un petit tour à la Fnac me fait acquérir l’obscur objet du désir et je me lance bien vite dans son installation.
Après la petite bataille habituelle avec l’autoexec.bat et le config.sys pour faire tourner la chose bien entendu…
Alors je suis ravi de découvrir l’intro du jeu plus de 25 ans plus tard car elle n’avait jamais voulu tourner à l’époque ! Et pour cause le test de Joystick était assez équivoque la dessus avec une mise en garde sur la puissance à prévoir pour le faire tourner…pas en dessous d’un 486 DX-66 ! Autant dire que mon piètre DX-33 ramait comme pas permis…Bref autant dire que la frustration débutait gentiment et…ne fera que s’amplifier au fur et à mesure des minutes de prise en main.
Nous débutons évanoui au pied d’un pécheur qui après un petit blabla introductif d’usage nous lâche dans le grand bain…


En fait à la suite du précédent opus le Gardien enlève l’Avatar sur un monde qu’il détruisit jadis : Pagan
Oula donc oui Gardien, Avatar ? mais qui sont ces protagonistes ?
Je pars vraiment de 0 sur cette saga. Après un petit tour wikipédiesque j’apprend carrément que la philosophie et la religion sont au cœur de la saga et que la recherche des 8 vertus est l’aboutissement de la quête de notre héros et ce sur chaque épisode.
Bon je prend en main mon perso et récolte quelques menus objet dans mon inventaire, on peut visiblement ramasser tout et n’importe quoi ! Je récupère ainsi des champignons, une paillasse, quelques poiscailles…J’adore fouiller et chiner du matos donc la je suis content sans vraiment comprendre l’utilité de toutes ces choses.
Allez on se déplace, quelques clics de souris nous permette au choix de nous déplacer avec précaution ou d’entamer un petit sprint. Je m’approche d’une étendue d’eau et…plouf c’est une mort sans avertissement !
OK c’est le genre de jeu qui ne prend pas de gant et est hyper punitif…allez on relance une partie.
Explorons un peu la forêt qui m’entoure, le sentiment de liberté est bien la : Chaque élément est cliquable et déplaçable que ce soit ce tronc d’arbre mort ou bien ce coffre verrouillé.
Je me fais aussi un peu la main sur la faune où je passe des araignées à trépas en quelques clics avec ma modeste dague.



Bon mais quand est-ce que un objectif bien précis me tombe dans les bras ? OH mais que vois-je un ponton avec quelques PNJ ? Go !
Une « cinématique » élaborée avec le moteur du jeu se déclenche où l’on assiste à l’exécution sommaire d’un pauvre Quidam….
BON cette fois-ci on débute VRAIMENT l’aventure avec une exploration méticuleuse.
Alors il faut se dire que dans un RPG j’aime quand les choses sont claires & cadrées étant donné que je suis un complétiste dans l’âme.
Mais alors il se trouve que la licence Ultima ressemble à une sorte de transposition des livres dont vous êtes le héros dans le sens où l’on construit notre progression de façon émergente…mais sans aucun renvoi directif vers l’étape suivante.


Pour faire court je me suis retrouvé totalement largué sans avoir la moindre idée de comment faire avancer mon histoire.
J’ai ainsi erré comme une âme en peine d’auberge mal famée en grotte louche sans parvenir à déclencher l’ombre d’un début de quête logique. Quel dommage car quand on voit les screenshots on se dit qu’il y avait un potentiel assez incroyable…


Et ce n’est surement pas le système de combat qui a pu me pousser à persévérer tant l’absence de gratification dans les joutes est flagrant.
Ah c’est sur on est loin de ce cher Diablo !
BREF j’ai bien vite abandonné cette antiquité dans un coin de mon disque dur, ce n’est pas comme si en 1996 nous n’avions pas le choix entre Tomb Raider Duke Nukem 3D ou bien encore…euh Diablo justement 🙂


Pour conclure je vous apprend quand même que cet achat fit un heureux en la personne de mon frère ainé qui passa un nombre d’heures absolument effarant dans les confins de Britannia.
Pour finir une petite vidéo sympa qui montre les évolutions graphiques de l’intégralité des jeux, enjoy !
– Melkiok – https://twitter.com/melkiok
Merci pour ces souvenirs.
Pareil, j’aime être un peu dirigé et quand l’aventure est cadrée.
Et merci d’avoir cité Lands of Lore que j’ai pas mal poncé à l’époque (mais dont les suites m’ont déçu).
Mais comment ça tu n’as pas fini ce jeu merveilleux ???
Euh la boite tu l’as revends ? 😀
Voilà un jeu que j’ai terminé et que j’ai adoré, un jeu vivant et habité, malgré d’énormes défauts. C’était l’époque des guides et des soluces et je crois bien que sans un petit papier trouvé sur le net de l’époque, j’aurais raccroché aussi. On est souvent largués, c’est vrai… mais passé un certain cap, on arrive aux catacombes de Pagan, qui sont un peu le hub vers les autres niveaux (très déroutant ceci dit) et après avoir vaincu Lithos, tout s’enchaîne assez vite. Les différents types de magies étaient bien sentis, et on avait vraiment l’impression de se hyper petit à petit, de perturber puis prendre l’ascendant sur ce monde désolé et replié sur lui-même. Et il y avait ce fameux sortilège ultime de dévastation, pouvant tout détruire, et qui coûtait un bras. Jamais eu la patience, mais certains l’ont fait !
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