C’était un de ces rudes hivers, une de ces périodes où il faisait bon rentrer au chaud après sa journée d’école, prêt à dévorer un gouter devant Sauvez par le gong et le Prince de Bel air sur Antenne 2. Mais cette semaine-là, il y avait quelque chose qui m’exaltait encore plus. Je trépignais en effet d’impatience à l’idée d’être Vendredi soir, pas seulement pour être en weekend, mais pour souffler une nouvelle bougie ! Pour marquer l’occasion, j’avais demandé à mes parents de s’enquérir d’un jeu vidéo pour ma chère Master System 2 acquise quelques mois plus tôt. A vrai dire, il allait s’agir de mon tout premier jeu vidéo physique. Enfin allais-je pouvoir solliciter le mystérieux port cartouche caché sous le clapet de la console et jouer à autre chose qu’Alex Kidd – ce plateformer très coloré et à la facilité « déconcertante » qui était inclus dans la console.


A cette jeune époque où je ne lisais pas la presse spécialisée, ma connaissance de la ludothèque Master System se limitait aux pubs télés et au catalogue fourni avec la console. Sauf qu’aucun de ces derniers ne faisait le poids face aux après-midis découvertes entre amis. Et dans cette rubrique, je ne pouvais m’empêcher de repenser à un jeu de foot nommé World Cup. De passage un jour chez un ami à qui l’on avait prêté le soft, j’étais immédiatement tombé sous le charme caricatural des personnages aux grosses têtes et petits corps musclés. Mais plus que tout, c’était les têtes et retournées acrobatique « Olive & Tomesque » qui me marquèrent ! Des retournées qui envoyaient le ballon dans des trajectoires improbables, avec comme point commun de toujours finir dans les filets, jouissif ! Ça en devenait même le but du jeu : marqué en retourné ou rien. Conquis par ce jeu, fan d’Olive et Tom et du sport que je pratiquais en club – les retournées en moins – il était impensable de ne pas le demander pour mon anniversaire.