Il était une fois les Tortues Ninja sur NES (PART 2)

yuuyakunPar Retro Bonheur

Après une première partie introductive trouvable ici on se lance dans le vif du sujet…Le jeu démarre enfin !
Super ! On peut choisir les 4 tortues ! Chacune a son arme ! Et par extension ses aptitudes pour toucher les ennemis. Mais qu’est que c’est que cette allonge Raphaëlo ?! Et toi Michelangelo, connu comme le glouton dans l’animé, ce n’est guère mieux avec tes nunchakus !
Comment veux tu que je touche les ennemis ?! Heureusement que le sabre de Leonardo est là, équilibré avec sa bonne allonge. La 4ème tortue, Donatello étend encore plus la portée des coups avec son bâton de combat, certes moins rapide mais qu’à cela ne tienne, j’ai maintenant mes 2 tortues préférées.

Tortues Ninja était donc un jeu d’action plateforme où nos héros devaient débarrasser les zones infectées des ennemis y rodant. Il était possible de changer à la volée la tortue utilisée, ce qui offrait des choix stratégiques suivant les hostiles rencontrés. J’étais en outre marqué par l’inertie et la hauteur des sauts des tortues très différents de ce que j’avais connu dans les autres jeux de plateforme.

Passé l’apprentissage des 4 tortues, je découvris plus en profondeur le jeu et ses mécaniques : jongler entre les batraciens pour gérer leurs barres d’énergie, part de pizza revigorante ou conférant une super attaque, les différents bonus, les différentes armes ainsi que ces sous segments de niveaux facultatifs (qui a dit inutile et rageant ?). Rappelez-vous qu’à l’époque, sans internet et pour peu que vous ne lisiez pas la presse spécialisée – ce qui était encore mon cas – l’achat d’un jeu était une découverte totale. On ne savait pas du tout à quoi s’attendre, limité que nous étions à la jaquette ou aux publicités.

J’appréciai rapidement ce Teenage Mutant Heroes Turtles (nom complet du jeu aussi cool que compliqué à traduire dans la langue de Molière). Ses graphismes étaient bons pour une NES et ses musiques encore mieux. L’existence d’un scénario même s’il m’était peu compréhensible à l’époque ajoutait à l’immersion dans la franchise. L’intro et les interludes présentaient en effet les protagonistes principaux tout en nous expliquant les objectifs. Quelle satisfaction de libérer April O’Neil des mains de Bebop à la fin du premier chapitre ! Les niveaux présentés sous forme d’ »overworld » ajoutaient un côté aventure bienvenu ainsi qu’un peu d’exploration, contrastant avec la linéarité d’un plateformer classique.

L’équipe de développement avait réussi à faire un très bon travail de restitution de la franchise, d’autant plus quand on sait le peu d’informations et de moyens dont ils avaient disposé. Ces derniers avaient simplement eu accès aux comics, à l’épisode pilote de la série animé et aux jouets dérivés. Que l’équipe fut bien inspirée d’ailleurs de se baser sur l’animé et non sur le Comic. Si vous voulez en savoir plus sur les origines du jeu, Florent Gorges relate son entretien avec l’un des développeurs du jeu ici.

https://www.youtube.com/watch?v=-pQxcARh38c

Mais revenons à nos moutons car rapidement, je fus assez décontenancé (qui a dit irrité ?) par la difficulté. Les patterns de certains ennemis sont agaçants au possible, et à chaque fois que vous revenez sur un niveau ou sur une portion d’écran, ceux déjà éliminés réapparaissent. Rien de plus pénible quand ils repop là où vous êtes positionné d’ailleurs !
Passé ces quelques déconvenues, j’arrivai dès le premier jour au fameux second niveau : le barrage et son segment sous l’eau. J’entends déjà à l’évocation de cette partie de longs cris de désespoirs…Pourtant, un barrage hydraulique, c’est plutot « bad ass ». J’eus tout juste le temps en ce premier jour de jeu de découvrir la phase sous-marine, sans me douter encore de l’horreur qu’elle deviendrait.

En effet, quelques jours plus tard et avec un premier niveau maîtrisé, il devint aisé d’arriver au suivant et par la même à cette épreuve ! Vous voilà donc sous l’eau, avec comme objectif de désactiver 8 bombes éparpillées dans un labyrinthe aquatique avant qu’elles n’explosent, le tout avec un compte à rebours stressant au possible. Ce niveau a assurément été fait par un fou ! La maniabilité de la tortue est très sommaire alors que plusieurs passages demandent une habilité sans faille pour éviter de se faire toucher par des algues toxiques. J’ai souvenir d’avoir plusieurs fois crisé, coincé à une petite bombe de terminer le niveau. A chaque fois, mes tortues étaient au niveau d’énergie le plus bas, ce qui déclenchait une alerte stridente, laquelle s’ajoutait… à l’alerte du compte à rebours, déclenchée dès qu’il restait moins de 30 secondes.

D’ailleurs, il est impossible de terminer le niveau avant ce palier et donc de ne pas l’entendre… Des tortionnaires je vous dis. Puis quelques jours après… ça y est ! Le niveau fut terminé. Mieux encore, j’avais trouvé la technique pour ne plus y être bloqué, non sans une certaine satisfaction. Je pouvais alors enfin découvrir le troisième niveau.
Si vous saviez le plaisir que ce fut de voir l’interlude qui suit la fin du niveau sous-marin. Le voici d’ailleurs détaillé : Notre tortue rentre chez elle et découvre abasourdie que tout a été saccagé. La télé s’allume, peut être un membre du foot clan en embuscade derrière une étagère, télécommande à la main ? Et qu’il y a-t-il à la télé ? Shredder ! Il nous annonce avoir capturé Splinter et nous met au défi de le récupérer !
« Ecoute Shredder, tu pourrais m’annoncer la fin du monde, ça ne me dérangerait pas, je te signale mon petit que je viens de finir la partie sous-marine, et ça, ça n’a pas de prix »

Chose amusante et pour dire que ce niveau est devenu une icône de la pop culture vidéo ludique, nous étions plusieurs amis à parler de l’épreuve sous-marine à la cour de récré…et beaucoup moins nombreux à l’avoir réussi.

Et ce troisième niveau d’ailleurs, qu’il était long ! On avait cette fois le plaisir de pouvoir conduire la fourgonnette des tortues (dire qu’ils se sont basés sur le jouet…) et même la possibilité d’écraser les membres du foot clan, jouissif !
Mais quel labyrinthe ! Combien de fois m’étais-je perdu pour rien sur les toits de la ville ! Et le temps de comprendre qu’il ne fallait pas sauter entre les immeubles éloignés mais utiliser à la place l’option corde.
Quant au boss ? C’était un clone de Leonardo maléfique qui n’arrêtait pas de vous coller où que vous alliez. Vous n’aviez même pas le temps de sortir votre arme qu’il vous avait déjà touché. Un vrai pot de colle programmé pour vous suivre à la trace et quand enfin j’en vins à bout, quelque chose de pire m’attendait, le quatrième niveau.

 

Comme si les développeurs faisaient tout pour vous décourager de continuer. Je vous ai dit que le niveau 3 était long ? Et bien ce n’était rien par rapport au suivant. Il allait d’ailleurs initier chez moi le début d’une « Tortue Ninja lassitude« .
Seule consolation, un boss plutôt sympa et facile à battre. Merci pour votre pitié chers développeurs. Je devais avoir le jeu depuis un bon mois quand j’arriva pour la première fois au cinquième niveau, le repère du Technodrome !

Qu’est qui nous attendait cette fois ? Et bien des ennemis très dur à éliminer et une petite fantaisie de l’équipe de développement : Ce cher Technodrome change d’endroit aléatoirement, ce qui peux vous faire perdre énormément de temps, sauf que vos barres d’énergie elles ne sont pas infinies. A force d’acharnement j’arrivai à bout du niveau, rencontrant ainsi le fameux Technodrome et son œil maléfique. Ce boss est d’ailleurs très bien fait et impressionne sur les capacités de la NES. Oh bonheur, oh patience, je réussi à le battre.

Level 5 - le boss - tecnodrome (1)

Puis, sans le savoir encore, c’est le dernier stage ! Un sixième niveau où vous rencontrez dès vos premiers pas des ennemis en jet pack volants. Et là, en à peu près 2 secondes, voir peut-être 3 qui sait, ils eurent raison tant de mes tortues que de mon agacement. Jamais je n’alla plus loin que cet endroit, lançant par la même occasion une rumeur dans la cour de récré : « Après le Technodrome, le jeu n’est pas terminable… »

Je vous concède ne pas m’être attardé sur ce jeu au-delà de quelques mois. Dès que j’eus la chance d’avoir d’autres softs, Tortues Ninja fut rarement inséré dans ma chère NES. Il faut dire que passé l’euphorie de retrouver une de mes licences favorites, Tortues Ninja n’était pas le jeu du siècle. Cela ne veut pas dire qu’il était mauvais, loin de là, mais la re-jouabilité se trouvait vite à bout de souffle. Faute à sa difficulté et son absence de password impliquant de recommencer l’entièreté des niveaux à chaque fois…et donc sans certitudes de s’en sortir indemne !

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Mais vous vous en doutez, à l’écriture de cet article, je ne pouvais laisser ces souvenirs douloureux remonter à la surface sans tenter d’y remédier. Arrive chers ami(e)s la Nintendo NES Mini et ses saves states ! Tiens-toi prêt Shredder, me voilà armé comme jamais 30 ans après ! Une fois le jeu lancé et passé la nostalgie du générique, mes cinq premières minutes de jeu ressemblèrent à ces moments où vous avez totalement l’impression d’avoir fait les mauvais choix dans votre vie. C’était tout bonnement impossible de finir les premiers segments indemne. Cruel temps qui passe, serai-je devenu un noob ? Fort heureusement, les réflexes revinrent comme une reprise du vélo et voilà que j’étais reparti. Je m’épate en tout cas de mon niveau plus jeune tant j’eus aujourd’hui du mal à n’arriver ne serait-ce qu’à la phase sous-marine.

Nintendo-NES-Mini-console

Sauver par le retour de mes réflexes (et par les saves states) je pu passer le troisième niveau, le quatrième niveau, puis arriver au cinquième niveau. Un coup d’œil sur internet me fit découvrir le trafalgar mis en place par les développeurs.
Le Technodorme change de place oui, mais en allant directement au bon endroit, vous pouvez y arriver immédiatement sans vous embarrasser des ennemis. Mais comment vouliez-vous que le sache à l’époque !?

Enfin le voici, le sixième et dernier niveau, connu par ma NES Mini comme le plus grand enchainement de save state jamais établi. Eh bien je peux vous le dire en toute objectivité : ce sixième niveau est abominable et ce pour deux raisons. Tout d’abord et vous vous en doutez maintenant, la difficulté est immense, quitte à en jeter sa manette contre les murs. Deuxièmement, il existe des patterns pour éviter de perdre à tout va au point que le niveau en devient presque facile une fois ceux-ci connus. C’est rageant de l’apprendre 30 ans après. Enfin, facile sauf pour un endroit, un seul et unique : le couloir avant l’arrivée à Shredder connu par certains comme « El couloir de la muerte ! ». Ce couloir est simplement démoniaque ! Mais qui a osé faire ça ?! Comme un coup de grâce à tous les efforts déployés par les enfants pour arriver jusque-là.
Peut-être prenait il plaisir à faire pleurer les marmots, aller savoir ?
Et devrai-je vous parler de Shredder ? Connu comme le boss de fin le plus facile à battre au monde… si bien sur vous avez une arme bonus…

Jeu terminé ! Enfin ! Shredder du passé tu n’as qu’à bien tenir (…même si tu seras tranquille pendant 30 ans). Quelle difficulté sans nom pour ce Tortues Ninja NES. Je suis en tout cas rassuré aujourd’hui quand je vois les commentaires admiratifs sous les let’s play de youtubeurs, notamment un qui m’a particulièrement fait rire : « The water level was pretty much the end of the game for most of us« .
Heureux d’avoir fini le jeu, j’en profitai pour poster l’exploit sur twitter. Plusieurs tweets me firent penser aux commentaires Youtube évoqués à l’instant. Morceaux choisis de quelques tweets savoureux et explicites :

Vincent : « Ce jeu a été une véritable torture quand j’étais petit, j’arrivais à peine à dépasser le passage des bombes sous l’eau ! »

Super Pancho Man : « Je me suis arrêté comme la majorité au niveaux du barrage. C’est qu’en 2007 que j’ai vraiment réussi à le terminer (Merci les émulateurs, le Game Genie et Nintendo Player pour les plans) »

Fay : « …la vrai difficulté c’est le couloir de la mort dans le Technodrome qu’il est possible de rendre bien plus facile en abusant du comportement stupide des ennemis. »

Fabien B « idem que toi, j’ai eu ce jeu étant gamin comme beaucoup. j’ai jamais compris la difficulté dans l’eau je le passais sans difficulté par contre le Technodrome. Bordel !! J’ai jamais finis ce dernier niveau »

Alexis joueur confiné « Jamais réussi à passer le boss du niveau 3 à l’époque, mais pas grave c’était quand même l’un de mes jeux préférés »

Gael : « Je pense que le jeu lorsqu’il était vendu avec la console et que c’était la première expérience gaming a dû faire détester le jeux vidéo en général à plus d’un »

Didier : « Gamin, j’avais prêté Super Mario 2 à un pote contre TMNT, une semaine plus tard il me le rend enchanté
Je lui rends son TMNT : J’ai arrêté d’y jouer après 2 jours !  »

Lucas : « Je suis d’accord j’avais à peine 7 ans à l’époque… j’ai failli détester mes 4 héros favori à cause de jeux à la con ![…] »

Fin du jeu (1)

Ça y est, la boucle est enfin bouclée. Replonger dans ce jeu m’a rappelé autant d’agréables moments qu’une difficulté rageante et injuste au possible. Cette dernière qui par son excès eut raison de ranger la cartouche dans sa boîte, la reléguant à n’être allumée qu’en de rares occasions.
Je n’en veux pas pour autant à Nintendo, le jeu resta suffisamment appréciable pour inaugurer mon aventure NES sous le signe du Cowabunga power ! De plaisants souvenirs qui remontent à la surface dès que j’entends le thème de l’overworld notamment…Aller je vous laisse, maintenant que j’ai la technique, je vais me refaire le jeu pour le plaisir et en hommage à mon jeune moi.
Shredder tu n’as qu’à bien te tenir, j’ai l’arme utile, une NES Mini !

– RetroBonheur – https://twitter.com/RetroBonheur

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