A peine quelques mois après avoir été pris dans la tourmente d’un conflit historique entre Néo-Templiers fanatiques et Assassins psychopathes, avoir bravé et survécu à tous les dangers, entre attentats à l’accordéon piégé, clowns sanguinaires (un pléonasme si vous voulez mon avis…), chèvres récalcitrantes et j’en passe, le plus célèbre des touristes Américains, le très charismatique George Stobbart (avec 2 « b » et 2 « t »), va devoir reprendre du service, et ce n’est pas pour nous déplaire !
Qui dit George Stobbart, dit bien évidemment Broken Sword / les Chevaliers de Baphomet, série de point ‘n click 2D qui revient sur Playstation dans ce second volet à la fin 1997, soit à peine un an après la sortie de l’épisode fondateur. Sous-titré « Les Boucliers de Quetzalcoatl » chez nous (je dirais même plus les BOUCHLIERS avec un « H », merci la coquille sur la jaquette et le CD), il fait comme indiqué en préambule directement suite à son prédécesseur.
D’ailleurs, je ne peux que vous recommander chaudement et avec insistance (allez hop plus vite que ça ! Merci !) d’aller faire un petit tour sur notre série d’articles consacrés à ce chef d’œuvre, qui reste tout simplement encore aujourd’hui mon jeu préféré EVER. C’est par ici que ça se passe :
- Paris en automne… par Yashide
- Les derniers mois de l’année… par Melkiok
- Et la fin d’un millénaire… par Marie
Refermons cette page d’autopromo éhontée et revenons à nos chèvres… A nos moutons je veux dire… Désolé, le traumatisme est toujours présent… Bref ! Cette suite, c’est indubitablement (©Ultar, chauffeur de taxi et luxuriant guide par excellence) le jeu que j’ai le plus attendu de ma vie de joueur. Après la claque monumentale reçue avec le premier épisode, quelle émotion lorsque je me suis retrouvé le nez devant la toute première brève et les 2 premières images, issue du passage des docks de Marseille, dans Player One annonçant le retour de Stobbart !
C’était au début de l’été 97, soit seulement quelques semaines après que j’aie laborieusement (merci les toilettes Syriennes !) bouclé ma référence. Autant dire que la sensation de vide ressentie après avoir fini un jeu marquant n’a pas duré bien longtemps et a laissé place à une excitation sans précédent, ne faisant que s’accentuer aux fils des mois me séparant de mes retrouvailles avec George. Non sans mal, j’ai d’ailleurs dû laisser filer le day one et me résoudre à attendre Noël, mais peu importe si l’attente est au final (ré)compensée par un jeu à la hauteur de mes espérances !
Et c’est donc en ce soir du 24 décembre 1997, le ventre plein, qu’ont été scellées mes retrouvailles avec notre cher George, aka l’homme aux poches sans fond. Fort de sa guigne légendaire, ces retrouvailles ne pouvaient que mal se passer et les choses prennent de suite une tournure dramatique lorsqu’il accompagne sa désormais girlfriend Nico chez le professeur Oubier, un célèbre professeur expert en art Maya. Mais alors qu’ils sont venus enquêter sur une mystérieuse statue en obsidienne, ils tombent dans un guet-apens tendu par des individus d’apparence centraméricaine. La greluche (dont le nouveau look est à mon avis affreux. Je n’aime pas Nico, que ce soit clair) se fait empoisonner et kidnapper tandis que George se retrouve dès la prise de contrôle du joueur ligoté sur une chaise, au beau milieu d’un bureau en feu, menacé par une énorme araignée aussi mortelle que poilue.
Ces petits désagréments gérés OKLM, George va pouvoir partir à la recherche de sa « belle » pour finalement se retrouver empêtré dans de sombres histoires de trafic de drogue, de malédictions Mayas, de Dieux de la mort et de fin du monde. La routine quoi… Comme dans le premier épisode, l’intrigue se lance à Paris, mais va nous emmener dans de nouveaux décors et de nouvelles contrées plus colorées et exotiques les unes que les autres telles que les Caraïbes, l’Amérique Centrale ou encore Marseille !
Globalement, le principe du jeu n’a pas évolué d’un poil, si l’on excepte la possibilité de diriger Nico lors de certaines séquences (dont je me serais bien passé, mais il va falloir s’y faire…). Les défauts du jeu original, notamment la maniabilité hasardeuse, sont donc malheureusement toujours présents. Et ce n’est pas le fait d’avoir remplacé la pièce qui tourne pendant les temps de chargement entre chaque écran par un CD qui tourne qui fera oublier ce point désagréable.
A noter tout de même que ces écrans sont un petit peu moins nombreux avec la multiplication des lieux « ouverts », dans lesquels le décor « scrolle » lorsque l’on se déplace. D’un autre côté, c’est mon côté maso qui parle, je suis sûr que j’aurais été déçu de ne pas retrouver quelques loading, qui ont malgré tout fait partie du charme de Broken Sword 1…
Un petit regret cependant par rapport au premier épisode, ici le déroulement de l’histoire est complètement linéaire, impossible donc de choisir sa destination. C’est bien dommage, car j’adorais cette possibilité de parcourir Paris à ma guise, de revenir dans certains lieux même s’il n’y avait plus forcément de chose à y faire.
Quand je dis pas de gros changement, cela signifie également que le joueur retrouve ce qui a fait le succès du premier épisode. On est déjà dans de l’auto-référence et du fan service avec la présence de personnages et de lieux récurrents. Quel plaisir par exemple de se retrouver en terrasse d’un café devant l’église de Montfaucon, où l’on recroise une tête familière. Ou encore de tomber encore une fois au bout du monde sur le couple de touristes Américains Duane et Pearl Henderson (ça commence à devenir suspect là…). Bon les réjouissances ne sont pas de mise lorsque l’on a de nouveau affaire avec Lobineau l’historien, qui a profité d’une absence de Stobbart pour tenter mettre le grappin sur Nico (le magnifique string rouge qu’il lui a offert pourrait cependant être utile à un moment ou à un autre…)
Ce constant parallèle avec son aîné, les Boucliers de Quetzalcoatl ne peut malheureusement pas s’en défaire. Sans lui, il ne serait peut-être qu’un point ‘n click parmi tant d’autres mais d’un autre côté, difficile de tenir la comparaison et de sublimer l’expérience lorsque l’on succède à un jeu si mythique.
Les personnages rencontrés sont moins charismatiques à mon goût que leurs prédécesseurs. Hormis le docker à Marseille et son féroce chien de garde (qui finira dans le vieux port) pour lesquels je garde un grand attachement, il faut bien avouer que le reste de casting me paraît assez fade. Le petit Rio par exemple est sympathique mais il ne fera certainement pas oublier Nejo, sans parler des méchants qui ne font vraiment pas le poids en comparaison de Khan.
Et cet arrière-goût d’inachevé touche tous les aspects du jeu. Que ce soit son histoire à la tournure fantastique moins passionnante que les complots historiques Assasino-Templiers, ou encore les dialogues moins délirants. Il y a au final beaucoup moins de répliques cultes dont je me souviens encore aujourd’hui. Côté environnements, je les trouve également moins marquants, j’aimais beaucoup le côté terne du premier opus, alors qu’ici ils sont beaucoup plus colorés. Pour conclure, au niveau de l’action, je trouve qu’il y a plus de passages dispensables.
Autant j’aime beaucoup toute la première partie jusqu’à Quaramonte, autant je trouve que le rythme s’essouffle ensuite avec notamment les passages avec Nico pour terminer en apothéose avec les énigmes finales, complètement chiantes et inintéressantes… Qui se résument à tourner des roues pour faire correspondre des symboles, rébarbatif, long, pas ergonomique du tout… Heureusement il y a moyen de les zapper avec un petit cheat, en trouvant LE pixel qui active directement le passage secret que l’on essaye d’ouvrir. D’ailleurs c’est tellement un soulagement pour Nico d’éviter ce calvaire qu’elle soulève son haut et sort carrément ses boobs !!! (ce qui aurait éventuellement pu me réconcilier avec la demoiselle si elle n’avait pas fait ça dos à la caméra…)
Qui aime bien châtie bien… Même s’il est vrai qu’en me relisant le bilan semble assez mitigé, il ne faut surtout pas bouder son plaisir, Les Boucliers de Quetzalcoatl reste un excellent point ‘n click qui peut décevoir un peu les fans du 1er, mais qui ne pourra absolument pas leur déplaire. On touchait tellement à la perfection avec le premier épisode qu’il est très difficile de passer derrière… Alors certes il n’a ni l’aura ni l’atmosphère qui ont fait de son prédécesseur un jeu culte mais je ne peux que vous conseiller de vous jeter dessus pour peu que vous ayez apprécié celui-ci.
Et profitez-en bien de ce second volet parce que pour la suite, il sera bien difficile même avec la meilleure volonté du monde et la plus mauvaise foi possible, d’être aussi élogieux…
– Yashide – https://twitter.com/lardon_83
Le mot de Melkiok
Nous accueillons ce cher Baphomet deuxième du nom au sein du foyer lors du Noël 97 comme le mentionne Yashide.
Incontournable présent sous le sapin (d’ailleurs bien accompagné par un certain Fifa 98), nous, ma sœur et moi, sitôt la bûche consommée, insérons le CD pour vivre une fois de plus une passionnante aventure avec ce bon vieux Georgie.
D’abord quel doux plaisir de retrouver ces persos attachants et ces lieux emprunts de nostalgie ludique. On est heureux de s’immerger à nouveau dans cette atmosphère chaleureuse installée notamment par une BO toujours aussi efficace à mon sens.
Nous sommes tenus en haleine jusqu’au passage à Marseille avec ce sale cabot de 20 et le grincheux pétomane gardien des docks.
Après..
Après arrive la linéarité et une certaine fadeur dans les environnements traversés qui douche peu à peu notre enthousiasme. La jungle Maya est à mon sens beaucoup moins génératrice de scènes marquantes là où nous le 1er opus transportait en Espagne, Irlande, Ecosse et j’en passe ici on se retrouve cantonné à arpenter pour 70% Quaramonte, l’île de Ketch, l’île Zombie, qui offrent certes leurs lots d’énigmes et de turpitudes pour ce pauvre George, mais sont gentiment oubliables.
Bref nous passâmes un bon moment mais pas de quoi transcender le mythique premier épisode !
Oh ouai j’ai meme acheté la souris (que j’ai toujours) pour y jouer. Mais sur un point de vue perso j’ai préféré le premiers. Peut être que j’ai trouver la traque du trésor des templiers plus existant.
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