GTA San Andreas sur PS2

yashide Par Yashide

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GTA San Andreas ne faisait a priori pas partie de la liste de jeux que je voulais évoquer sur Another Retro World, d’autant qu’il est encore plus récent que le plus récent des titres sur lesquels j’ai écrit (forcément, c’est son successeur direct…), auquel j’estimais déjà avoir accordé une dérogation spéciale du fait de sa relative « jeunesse ». Mais bon après une petite réflexion, il faut se rendre à l’évidence, le temps passe et même si ça n’est pas très agréable, je n’ai plus 20 ans depuis un moment et la PS2 est maintenant du vrai rétro gaming !  D’ailleurs si j’en réfère à la définition des 10 ans chère à mes illustres collègues de La Caz Retro, San Andreas étant sorti en 2004, aucune raison de se priver d’un petit retour dans les années 90 ? Fo’ sure my nigga !

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California Love

Nouvel opus de la série, nouvel environnement radicalement différent de ses aînés. On oublie la délirante Vice City des années 80, place à l’ambiance Gangsta / West Coast de la Californie des 90s. Pour tout vous dire, l’envie irrépressible de refaire ce 3ème épisode de la PS2 m’a pris avoir avoir enfin vu le film NWA, retraçant l’histoire du célèbre et plus que polémique groupe de gangsta rap du même nom (Niggaz With Attitude). J’ai complètement retrouvé l’atmosphère violente caractéristique de San Andreas, qui ne m’avait d’ailleurs pas spécialement plu à l’époque, mais j’y reviendrai plus tard. Enfin toujours est-il qu’il ne m’a pas fallu plus de 2 jours pour franchir le pas et télécharger la version PS4 disponible depuis fin 2015 sur le PSN.

Et cette redécouverte liée à NWA n’est pas anodine puisque j’ai pu faire ce 2ème run avec un œil complètement différent, ce qui m’a permis d’apprécier l’environnement et les références avec une meilleure connaissance du background et de l’univers que Rockstar parodie dans GTA San Andreas. En effet, difficile de ne pas faire le parallèle, les Grove Street Families vivant dans le quartier malfamé de Ganton, version virtuelle de Compton d’où sont originaires une partie du crew, notamment Dr Dre et Eazy-E, lequel se retrouve clairement caricaturé dans le personnage de Ryder. Sans compter les nombreux morceaux du groupe ou de ses membres en solo diffusés sur l’une des radios du jeu…

Resituons l’histoire, qui est celle de Carl Johnson, surnommé CJ. Cinq ans après avoir quitté les bas-fonds de Los Santos, rongés par les guerres des gangs, assassinats et trafics en tout genres, CJ revient dans son ghetto natal suite au meurtre de sa mère. Les Grove Street Families sont au bord de l’implosion, rien ne va plus à Ganton, d’autant que le gang des Ballas est prêt à en prendre le contrôle. L’ambition de CJ ? Remettre ses frères sur le « droit » chemin et restaurer l’autorité de son ancien gang, avec l’aide de son frère Sweet et de leurs acolytes Ryder et Big Smoke. Mais la route du succès sera semée d’embûches aux 4 coins de l’état, avec notamment l’officier de police Tenpenny, pourri jusqu’à la moelle, qui a décidé de coller un meurtre sur le dos de CJ afin de profiter de ses services… Chantage, trahison, guerilla urbaine et sexe, bienvenue à San Andreas !

Straight outta Ganton

Comme je le laissais entendre un peu plus haut, l’environnement ne m’avait pas particulièrement accroché. Alors que j’avais rincé GTA Vice City dans tous les sens, un nouveau spin-off de GTA 3 pointe le bout de son gun vers le mois d’octobre 2004. J’étais à l’époque complètement hypé par le monde ouvert gigantesque qui était promis, qu’importe s’il fallait pour cela quitter la ville de mon cœur. Je comptais les jours me séparant de la sortie de San Andreas, tout excité même durant les cours, grâce aux nombreuses pubs dans le journal 20 minutes (ah le concours de remplissage des mots fléchés du jour pendant le 1er TD… C’était quasiment un rituel…)

Et finalement, après quelques heures de jeu, je dois dire que le sentiment était plus que mitigé. Déjà de part l’environnement, très violent. Alors certes ce n’était vraiment pas une nouveauté, et GTA Vice City ne faisait pas exception dans la série, mais le second degré permanent et les couleurs flashy Floridiennes atténuaient en quelque sorte la portée de cette agressivité. Ici on retrouve un décor beaucoup plus « sale » et une violence plus crue. C’est vraiment le ghetto quoi ! De plus, c’est paradoxalement le point fort du jeu qui m’a le plus rebuté : la taille de la map.

Les développeurs ont poussé la PS2 dans ses derniers retranchements en modélisant pas moins de 3 grandes villes aux identités propres (Los Santos, San Fierro et Las Venturas) ainsi que toute la campagne environnante. Ce ne sont plus simplement des ponts qui permettent de relier les cités… Des kilomètres de routes de montagnes escarpées, des champs à perte de vue, … On passe clairement au niveau supérieur techniquement par rapport à GTA 3 et Vice City ! Tout ça n’augure que du bon me direz-vous, et bien non, car même si tout cela donne en théorie réellement envie de se plonger dans l’univers, dans les faits ce n’est pas la même histoire…

Et oui, mon sens de l’orientation pérave m’a pas mal gâché l’expérience. J’étais beaucoup plus à l’aise dans un monde plus restreint, aux routes bien perpendiculaires et parallèles entre elles, que je pouvais connaître par cœur dans ses moindres recoins et raccourcis. En contrepartie, la découverte est permanente tant le paysage fourmille de détails, et on a forcément moins l’impression de tourner en rond et de faire toujours les mêmes trajets.

Voilà pour ce qui est des points négatifs de mon expérience, qui font que San Andreas ne peut certes pas détrôner Vice City de mon Panthéon personnel, mais qui au final sont loin d’être rédhibitoires au point de gâcher mon plaisir. Et ce ne sont pas les dizaines d’heures passées à le terminer à 100% sur PS2 puis à le platiner sur PS4 qui démontreront le contraire !

Nuthin’ but a GTA-thang

Concernant le positif du jeu, la facilité me pousse à le résumer ainsi : c’est un GTA… Outre les points déjà abordés ci-dessus, on reste dans les mêmes ficelles que dans les précédents épisodes 3D avec une bande son toujours aussi incroyablement variée et de qualité, forcément orientée début 90s cette fois. Rap East Coast, West Coast, Country, Reggae, Hard Rock, New Jack, … Avec une grosse dizaine de radios, il y en a encore une fois pour tous les goûts. Bon c’est clair que d’un point de vue personnel, cela reste en-deçà de la cultissime OST de GTA Vice City mais avec par exemple Toto – Hold the line, Boyz II Men – Motown Philly ou encore Dr Dre feat Snoop Dogg – Nuthin’ but a « G » Thang j’y trouvais tout de même mon compte sans aucun souci. Donc même si je n’ai cette fois pas été fan au point de connaître toute la programmation de certaines stations par cœur, des speechs des animateurs aux pubs, impossible de ne pas saluer l’OST de San Andreas comme il se doit !

On a également toujours droit à des missions variées avec quelques originalités sortant des mécaniques habituelles, comme le mini jeu de rythme dans lequel il faut jouer des suspensions de lowriders dans le bon tempo, ou l’infiltration dans la propriété d’un rappeur afin de lui dérober ses lyrics sans se faire repérer. L’ajout de la possibilité de furtivité (se pointer discrétos derrière un ennemi pour lui planter sauvagement un couteau dans le cou) est d’ailleurs un point assez agréable même si pas forcément souvent applicable vu que les affrontements se résument quasiment tout le temps à des gros gunfights pour le moins bourrins… En parlant de gunfight, on a une nette évolution par rapport à Vice City au niveau de la jouabilité, avec la possibilité de switcher d’une cible à l’autre très facilement, mais aussi plus globalement d’orienter la caméra à souhait avec le stick droit. Le jeu est donc beaucoup plus maniable que son prédécesseur, et ce n’est pas du luxe tant cela pouvait être un calvaire de diriger correctement Tommy Vercetti…

Autre détail plus que sympathique, la personnalisation et le petit côté RPG du jeu. En effet, on peut modifier à notre guise l’apparence physique de CJ en l’emmenant chez le coiffeur, le tatoueur ou tout simplement faire du shopping. Encore plus fort, si l’on mange trop gras, trop sucré, trop salé dans les divers fast food, CJ risque de devenir gras, voire obèse (ce qui réduira grandement son endurance) à moins de se rendre dans la salle de sport du coin pour faire du vélo ou soulever de la fonte, et ainsi regagner une condition physique acceptable… A vous de voir si vous préférez avoir le physique de Notorious BIG ou celui de 2Pac !

Enfin, je ne peux conclure cet article sans évoquer un aspect du jeu qui m’a rendu complètement accroc… Le casino. Evidemment, Las Venturas étant la reproduction de Las Vegas, impossible de passer à côté des mini-jeux tels que le poker ou les courses de chevaux (mention spéciale aux noms des canassons sur lesquels les dévs se sont bien lâchés, Orteil du Chameau ou E. Jack Facial pour n’en citer que deux). J’y passais des heures pour accumuler le maximum d’argent possible, pas tant par besoin pour acheter des armes ou autres, que simplement par la fièvre du jeu. Bref impossible d’en décrocher durant des sessions entières, et un peu la même sensation qu’avec le Triple Triad de Final Fantasy 8 ou le Tetra Master de Final Fantasy 9, ces jeux de cartes ultra-addictifs qui m’avaient complètement détourné du jeu au point de me les faire abandonner sans les avoir terminé…

The next episode

GTA San Andreas est donc un jeu que j’ai beaucoup aimé, sur lequel j’ai passé de très nombreuses heures tant il est vaste et intéressant à découvrir, mais qui ne m’a pas marqué autant que Vice City à cause d’une ambiance trop violente et beaucoup moins fun / 2nd degré que celui-ci. Attention, impossible de faire la fine bouche cependant, San Andreas reste un incontournable qui parachève en beauté le trityque GTA sur PS2 ! Je regrette simplement que les épisodes n’aient pas été inversés, avec d’abord un San Andreas de moindre envergure puis un Vice City absolument gigantesque et grandiose. En tout cas, Los Santos ayant à nouveau été à l’honneur dans GTA 5 sur PS4, tous mes plus fols espoirs restent plus que jamais d’actualité dans l’optique du futur 6ème épisode !

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– Yashide – https://twitter.com/lardon_83

2 réflexions au sujet de « GTA San Andreas sur PS2 »

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